Le top 5 des scènes de recrutement au cinéma

De l’audace, avant tout. Dans la comédie dramatique de Gabriele Muccino, Will Smith incarne Chris Gardner, un vendeur talentueux mais sans emploi, qui fait tout son possible pour subvenir aux besoins de sa famille. Malgré son absence de diplôme universitaire et d’expérience en finance, il postule dans une grande entreprise de courtage à San Francisco. Lors de l’entretien d’embauche, Chris arrive en retard, vêtu d’un t-shirt et d’un jean tachés, en plein contraste avec ses interlocuteurs en costume-cravate. Finalement, grâce à une réponse improbable et audacieuse, il réussit miraculeusement à sortir de cette situation délicate et à obtenir une chance de réaliser ses rêves, dans l’espoir d’offrir un avenir meilleur à son fils. Le recrutement prend ici la figure du retournement de situation imprévu qui révèle l’audace et le panache du candidat. 

Le recrutement c’est donc, parfois, la rencontre entre des mondes que tout oppose. Le Diable s’habille en Prada en fournit un bel exemple. Jeune diplômée en journalisme, Andy Sachs (Anne Hathaway) aspire à travailler pour le prestigieux magazine de mode de New York, Runway alors qu’elle est totalement étrangère à ce monde. Elle se retrouve conviée à un entretien d’embauche avec Miranda Priestly (Meryl Streep), la célèbre rédactrice en chef réputée pour sa froideur et son intransigeance avec ses interlocuteurs. Durant cet entretien, Miranda interroge Andy sur sa connaissance de la mode et déroute la jeune candidate par le peu d’empathie de ses propos. De manière inattendue, Miranda décide de l’embaucher. Le recrutement sert ici, en miroir, à brosser le portrait (peu flatteur ici) de l’employeur et donne le ton de l’industrie impitoyable de la mode. 

Le recrutement c’est donc, bien souvent, des rencontres inattendues. Dans la comédie française Intouchables, tout un panel de candidats défile devant Philippe (François Cluzet) et son assistante Magalie (Audrey Fleurot), pour un poste d’aide-soignant. Ces candidats, volontairement caricaturés, sont tantôt maladroits, tantôt condescendants ou tantôt très agaçants. Le retournement prend alors une tournure complètement inattendue :  Driss (Omar Sy) se présente à l’entretien dans le seul objectif d’obtenir une signature pour renouveler ses allocations chômage et n’est pas du tout intéressé par le poste. Néanmoins, son franc-parler et son humour décident le personnage de Philippe à l’embaucher et à écrire, ensuite, la belle histoire d’amitié que nous connaissons.  

La scène est rapidement devenue culte. Dans Le Loup de Wall Street, le personnage principal, Jordan Belfort, interprété par Leonardo DiCaprio, recrute des vendeurs pour sa société de courtage. L’entretien d’embauche prend alors une tournure peu conventionnelle puisque le personnage organise une compétition de vente où les candidats doivent vendre un stylo à leurs collègues. Les candidats bredouillent, élaborent une argumentation mais sont quasiment tout de suite interrompus par le protagoniste. Se terminant par une démonstration de Jordan Belfort sur l’importance de l’offre et la demande, cette question est devenue une référence, dans les entretiens d’embauche, pour tester la créativité, les capacités d’adaptation et de persuasion des candidats. Jordan Belfort nous rappelle ainsi que l’entretien d’embauche est, avant tout, un exercice qui fait la part belle aux capacités rhétoriques d’expression et d’argumentation. 

Parfois, ce sont l’humour et la désinvolture qui font la différence. Dans cette comédie de science-fiction, la scène de recrutement suit l’agent K, joué par Tommy Lee Jones, lorsqu’il évalue l’aptitude de l’agent J, interprété par Will Smith, à rejoindre l’organisation secrète des Men in Black. L’agent K se présente avec un humour moqueur et une attitude désinvolte qui contrastent avec le sérieux des autres candidats.  Néanmoins, sa perspicacité et ses compétences en matière d’observation et de résolution de problèmes, attirent l’attention de l’agent K qui décide de le retenir, récompensant ainsi la fraîcheur et l’audace de la jeunesse. 

Ainsi, le cinéma a fait du recrutement un outil narratif particulièrement intéressant pour construire l’intrigue et présenter la personnalité des protagonistes. Un point commun semble animer ces différentes scènes : l’issue des recrutements est souvent inattendue et les candidats retenus sont, bien souvent, ceux qui d’apparence n’avaient aucune chance. Amis candidats, si le cinéma a bien une leçon à nous enseigner en matière de recrutement, c’est que rien n’est écrit d’avance !